Contribution à une Théorie des Vacances

Contribution à une Théorie des Vacances

Étape 1 — Méthodiquement, je fais rejaillir en moi des lambeaux d’enfance : c’est une forme de procédé chamanique, silencieux et gratuit.

Étape 2 — Par la pensée, je rejoins un état émotionnel limite (qui doit se situer entre la concupiscence et la peur de la mort).

Étape 3 — À partir de là, mes forces intérieures se décuplent.

Étape ? — « J’ai envie de faire jaillir mon Verbe comme un sperme latéral, chaud et sacré — et qu’on me mâche… et qu’on m’avale… qu’on me lise à voix haute… et qu’on en foute partout de mon foutre bleu et carré… »

Étape 7 — Ici, je le dis, les nuages ponctuent le Ciel : la mer expire un vent doux, ocre et parfumé : Soleil. Feu. Dieu qui me colle à la peau. Gourmand, j’attends les baleines et les lunes de miel. Ici encore, une femme sort de l’eau : la peau ocre, douce, parfumée : front large, cheveux en arrière, côté italienne, Fra Angelico, Renaissance, Quattrocento.

Étape 7.7. — L’air cool, sous son maillot de bain rouge, films, Hollywood, années 80, nouveaux dieux plus cool que les anciens, seins ronds, fermes, mamelons : ocres, doux, parfumés ; Athéna se pose près de moi et nous parlons de tout : mode, maquillage, coiffure, sport, chanteurs à la mode, culte du corps, muscle, bronzage, fascisme pur : transparent.

Étape 7.7.7. — sel… sel… mon corps est sali d’une larme chaude, bleue et carrée. Je suis en hypnose, dans l’eau, sous l’eau. Athéna me demande ce que je lis : mots… mots… mots… trois fois, cadence rythmée, piano, piano. Je compte jusqu’à cinq, et lit à voix haute : vie fleur amour gloire loisir fées fleurs.

Étape 8 — Athéna attrape le livre de mes mains, lit comme je lis, se moque de moi et de ma Bible. Je ris aussi, et redeviens feu : dieu ocre, païen, doux, parfumé.

— Signé : Deux bières en bord de mer

 

DC

Retour au blog