GROUPES D'ÉTUDES THÉORIQUES
ANNÉE 2024 - 2025
« Voyage en poésie française » - Amélie Hoblingre
Qu’est-ce que la poésie ? Quelle est la spécificité de son langage et pourquoi a-t-elle si souvent partie liée à l’idéal ? Comment a-t-elle évolué à travers les siècles, en France ? Ce cycle de conférences permet d’interroger le genre poétique, particulièrement riche et complexe, dans les textes (analyse des textes théoriques) et par le texte (commentaires de poèmes), en mêlant parcours chronologique et thématique.
« Lautréamont » - Vincent Genin
Lautréamont est, pour ceux qui veulent bien y aller voir, un coup de tonnerre permanent dans la région du langage, des sens et du cœur. Ce jeune homme mort à 24 ans en 1870 fut une étonnante source de modernité, roborative, rompant avec le romantisme, le spleen, égratignant les idoles de l'heure et prévoyant le règne de celles de demain. Littérature et mathématiques font ici cause commune en direction de la 'nouvelle science'. Nous reviendrons sur la vie mystérieuse, en pointillé, d'Isidore Ducasse, de Tarbes à sa mort nimbée de questions, à Paris, en pleine Commune. Le dossier est là, complexe, nous remonterons son archéologie. Nous verrons ensuite comment il nous est parvenu, certes par Mallarmé et Bloy mais aussi par un groupe d'écrivains belges très informés. Et puis les surréalistes, bien sûr, et puis les avant-gardes des années 1960-70, certainement, en tâchant de voir où nous en sommes aujourd'hui. En filigrane : lectures des Chants du Maldoror et de Poésie 1 et 2.
« La Phénoménologie » - Renaud Barbaras
Il s’agit de présenter ce courant de pensée qui a dominé le XXème siècle à travers l’exposé de sa démarche fondamentale et l’étude d’un certain nombre de thèmes majeurs (la conscience, la perception, l’affectivité, le monde, le corps etc..), tels qu’ils ont été développés chez ses principaux représentants (Husserl, Heidegger, Sartre, Merleau-Ponty...).
« Ce que Lacan dit de l'art » - Hervé Castanet
La lecture de J. Lacan, notamment de son Séminaire oral (de 1953 à 1980), fait apparaître de nombreuses références à l’art – précisément à des œuvres de peintres. Est-ce, pour lui, une manière d’illustrer d’images les séances hebdomadaires de son enseignement ? De divertir ses auditeurs venus, jusqu’en 1964, principalement du champ de la psychiatrie ? Ces références sont-elles des pauses au cœur de démonstrations cliniques serrées où des pans entiers du savoir épistémique sont sollicités (logique, mathématique, philosophie, textes antiques, etc.) ? Poser l’enjeu de cette présence de la peinture, du « montrer », du « donner à voir » à l’autre, dans ces termes est une impasse. L’historien de l’art, le spécialiste d’esthétique peuvent y trouver leur compte – pas le psychanalyste. Pourquoi ? C’est ce que nous proposons d’interroger lors de ces neuf séances.
Un fil sera suivi : dans sa « Préface à l’édition anglaise du Séminaire, livre XI » en 1976, Lacan emploi le mot embarras. Qui est dans l’embarras ? L’artiste ? Probablement mais ce n’est pas ce qu’écrit Lacan. Cet embarras c’est le sien : c’est Lacan embarrassé ! Freud s’en sortait-il mieux ? Cela se dit parfois. Pas Lacan qui ajoute que Freud ne rencontra que malheur dans l’art. Si l’art embarrasse autant le psychanalyste c’est que l’art pensé comme sublimation, soit repos, beauté, mesure, bien, idéal, ascension vers les cieux, éloignés de la violence pulsionnelle, sans loi, toujours prête à se déchaîner, est une baliverne qui, certes, se colporte encore ici ou là.
À rebours, nous prélèverons, hors toute exhaustivité, quelques œuvres de peintres sollicitées par Lacan – de Luca Signorelli à Balthus, de Vélasquez à Picasso, de Zucchi à Courbet – pour repérer en quoi elles posent question à la psychanalyse et apportent des réponses parfois inouïes, souvent rares et uniques. Ainsi, chaque séance du séminaire aura son peintre, son « montreur » – son embarrasseur…