Le geste et la parole, André Leroi-Gourhan

Le geste et la parole, Technique et language, ANdré Leroi-Gourhan, 1964.

Dans les deux premiers volumes d'Évolution et Techniques. (« L'Homme et la matière» et « Milieu et techniques »), A. Leroi-Gourhan a donné le cadre systématique d'une étude générale des techniques, de la préhistoire au début de la période industrielle, et il a montré le mécanisme d'emprunt et d'invention dans le développement matériel des sociétés humaines. Deux volumes nouveaux, dont « Technique et langage» est le premier, apportent une synthèse sur le comportement matériel de l'homme. Docteur ès sciences et ès lettres, l'auteur a tiré profit de sa double formation pour traiter du développement de la technique et du langage dans une perspective à la fois paléontologique et ethnologique.

Le début du livre est consacré au rôle du singe, depuis l'Antiquité, dans l'image que l'homme s'est faite de lui-même, et à la continuité des aspects subjectifs de la recherche des origines de l'humanité. Partant des données paléontologiques et des observations de la neuro-physiologie, l'ouvrage montre ensuite que l'emploi simultané de la main et de la face mûrit dans le comportement d'un nombre important d'espèces depuis les origines.

Pour l'homme et ses ancêtres, l'évolution du corps et du cerveau et celle des manifestations techniques et esthétiques permettent de dégager une véritable «paléontologie du langage». La notion zoologique du territoire est ensuite exploitée pour définir l'économie des sociétés de chasseurs-ramasseurs, les modalités de l'apparition de l'élevage et de l'agriculture, puis l'enchaînement des conséquences techno-économiques qui conduit aux techniques du feu (céramique, métallurgie), à la formation des classes sociales et au développement du dispositif urbain.

Le dernier chapitre traite des «symboles du langage», à partir des premiers essais figuratifs de la préhistoire jusqu'à l'écriture et jusqu'aux techniques audio-visuelles modernes. Technique, économie, langage se coordonnent ici depuis le plus lointain passé jusqu'à la considération des chances biologiques de l'homme futur, dans la recherche d'une image totale du développement humain.