SALON TOUT-ART
Le Seul, Roger Munier
Le Seul, Roger Munier
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Le Seul, Roger Munier, 1993.
J'interroge le visible. Je cherche dans le visible une dimension perdue. Car le visible n'est pas tant ce qu'on voit que ce qu'il donne à voir, en le dissimulant. La face du monde, en son éclat, reste voilée. Elle n'a justement cet éclat que parce qu'elle est voilée. Ou, si l'on veut, le monde est le voile éclatant d'une splendeur qui se dérobe. Qui se dérobe en apparaissant. Telle est l'énigme du visible. Ô monde lourd et impénétrable, succombant sous le poids de la profusion... Succombant sous le poids du vide glorieux qui le fait monde; qui n'est ce vide que pour qu'il soit le monde que nous voyons. Monde où la présence toujours en retrait dans son dévoilement même ne peut qu'être absence. Mais aussi bien monde où l'absence atteste une présence ensevelie. Car la présence ne s'y produit qu'en dispa-raissant, qu'en se perdant en ce qu'elle fonde pour qu'il accède à l'apparence, qu'en s'abîmant et se prodiguant en lui pour qu'il soit.
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